Récits et anecdotes
Extrait du PV de l’enlèvement du corps de la femme du meunier tombée dans la roue du moulin de « Grand Vault » (1618).
- 2 juin 1618.
(…) Par devant moy François COLLAS, notaire royal et procureur d’office en la justice, et Chastellenie de PARAY le FRERY s’est présenté, en personne Anthoine Chatau, meusnier, demeurant au mollin de GRAND VAULT, appartenant au seigneur de PARAY le FRERY lequel m’a exposé que le jour d’hier, entour l’heure de 9 du matin, luy estant allé en la paroisse de Garnna chercher des fournées, il auroict dellaisé audit mollin Jacquelline DELAPLANCHE, sa femme en bonne santé et plaine vye laquelle, voullant engresser le roy dudit mollin ce seroict laissée surprendre et atrapper au roy et tournouere dudit mollin par le moyen de quoy elle auroict esté ronpue brissée et cassée en plusieurs endroictz de son corps en telle sorte qu’elle auroict perdue la vye demeurant encauchée entre ledit roy et tournouere auquel lieu elle auroict demeurée jusques à ce que ledit CHATAU son mary fut de retour audit mollin que estant arivé ung de ses enfans luy demanda en ses motz « Mon pere où est ma mere? ». Lors ledit CHATAU (…) auroict trouvé sadite femme mortte en quoy il l’auroict laissée et auroict recoureu à la justice de peur d’estre surpris me requérant comme procureur d’office dudit lieu me voulloir transporter audit mollin de GRAND VAULT pour veoir et visitter le corps de ladite deffuncte, en dresser procès verbal et luy permettre de la faire déclairer et inhumer. Obtempérant à laquelle réquisition me suis transporté audit mollin assisté de Me François MAGNIAUD, pratissien à CHEZY, et Jehan DEMONT, meusnier demeurant au mollin BOUCHERET où estant nous a ledit CHATAU fyt veoir ladite deffuncte sa femme laquelle ayant visittée aurions recougneu icelle avoir esté entoussée, brissée et cassée es la tournouere et roy dudit mollin ayant la fasse toute rompue, ung bras et lespaulle en ce su droict froissé et brissée avecq plusieurs autres blesseures en son corps recougnoissant que sa mort provient par le moyen desdistes blessures et surprinse audoit roy de mollin Veu quoy aurions enquis de l’interroger (…).
La veritté du facit, de luy avoir preste aulcung consentement ? (…) lequel auroict juré et affermé n’en savoir aulcune chose que ce qu’il en a dict et ne savoir sy il y avoict personne audit mollin ou non pour n’y avoir esté présent et l’avoir trouvée en tel estat lors qu’il fut de retour audit mollin dont et de tout ce que dessus nous avons dressé le présent proces verbal pour servir et valoir en temps et lieu ce que de raison et néaulmoingtz luy avons permis de ensepulturer le corps.
Le tout fyt present lesdits MAGNIAUD et DEMONT, lequel et ledit CHATARD n’ont seu signer de ce enquis.