Des personnages illustres

Des personnages illustres

Qui était Daniel Duval ?

Acteur, réalisateur, scénariste, Daniel Duval est né le 28 novembre 1944 à Vitry-sur-Seine, d’une mère napolitaine et d’un père français.

Arraché à ses parents à l’âge de 9 ans, il est confié à l’Institut Saint-Vincent-de-Paul qui le place en Bourbonnais : à La Chapelle-aux-Chasses, plus précisément à la fermette de « Lombet », chez Gustave et Cécile Quenneville, âgés d’une quarantaine d’années.

Il fréquente successivement les écoles de La Chapelle-aux-Chasses et Paray-le-Frésil. C’est à l’école de Paray-le-Frésil qu’il prépare le Certificat d’études, avec André Masquelet et son épouse, instituteurs, certificat qu’il obtient à 15 ans. Il part alors à l’école des métiers du bâtiment de Felletin, dans la Creuse.

Il est un temps apprenti charpentier à Lucenay-les-Aix (Nièvre) puis débardeur sur les quais de Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire) avant que Gustave, ayant compris avant et mieux que quiconque le besoin
« d’évasion » de son fils, ne l’accompagne en gare de Moulins, lui donnant les 150 francs qui allaient lui permettre de rallier Paris et tenter de démarrer une autre vie.

A cette époque, Daniel Duval ne savait pas qu’il ferait du cinéma. Ce n’était pas une vocation. C’est plutôt le cinéma qui a croisé sa route.

A 25 ans, il débute dans le métier comme réalisateur d’émissions de télévision, de reportages, documentaires et d’actualités télévisées qui l’amènent tout naturellement au cinéma, par le biais du court-métrage avec « Le Mariage de Clovis » qu’il réalise en 1969. Le début d’une longue et belle carrière…

Une carrière bien remplie

Acteur. Il a joué dans près de soixante films _ le premier en 1973 : « La ville bidon », de Jacques Baratier _ dans sept courts-métrages et diverses séries télé ou téléfilms.

Réalisateur. Il a réalisé neuf films dont sept pour lesquels il a écrit le scénario. Son premier long-métrage _ « Le voyage d’Amélie » ( en 1974) _, tourné en dix-sept jours, a obtenu deux prix internationaux : le Prix de Rome et le Grand prix de la jeunesse au festival de Cannes. Ce film est classé dans le patrimoine du cinéma mondial depuis 2004.  Quelques scènes ont été tournées à Paray-le-Frésil, notamment dans la salle polyvalente autrefois appelée « Cercle agricole ».

Le second _ « L’ombre des châteaux » (1976) _ a obtenu le Prix d’argent lors du Festival international du film de Moscou. Ce film, restauré  par le producteur Michel Seydoux, devrait sortir en Dvd dans le courant de l’année 2020.

Le troisième _ « La dérobade » (1979) _ a connu un succès mondial et enregistré près de 3 millions d’entrée en France. Une pépite.

A l’occasion du quatrième film _ « L’amour trop fort » (1981) _ quelques scènes ont été tournées à Paray-le-Frésil, notamment un match de foot au stade municipal.

Au bar, à Paray-le-Frésil, lors du tournage de « L’amour trop fort »

Quant au plus récent _ « Le Temps des porte-plumes » (2006) _ il a été tourné pour partie dans plusieurs communes de Sologne Bourbonnaise.

Tournage du « Temps des porte-plumes »

Daniel Duval fut le premier cinéaste à entrer à l’Académie de France à Rome et à décrocher le Prix de Rome. Il a travaillé avec bon nombre de personnalités du milieu cinématographique : Bertrand Tavernier (Que la fête commence, 1974), Philippe Léotard (L’ombre des châteaux, 1976), François Leterrier (Va voir maman, papa travaille, 1978), Just Jaeckin (Le dernier amant romantique, 1978), Serge Gainsbourg (Scarface, court-métrage, 1982 ; Stan the flasher, 1990), José Gioavanni (Les loups entre eux, 1985), Michaël Haneke (Le temps du loup, 2003 ; Caché, 2005), Olivier Marchal (36 Quai des Orfèvres, 2004), François Ozon (Le temps qui reste, 2005), Michel Boujenah (3 amis, 2007), Alain Corneau (Le deuxième souffle, 2007)…

Il a tourné avec ou fait tourner de grands noms du cinéma français : Jean Carmet, Marie-Christine Barrault, Miou-Miou, Philippe Léotard, Nathalie Baye, Jacques Villeret, Isabelle Huppert, Jeanne Moreau, Daniel Auteuil…

Ses souvenirs d’enfance

A propos de ses parents nourriciers, Daniel Duval ne tarit pas d’éloges, notamment de son père Gustave qu’il a toujours considéré comme quelqu’un de merveilleux : « Tout le bien que j’ai en moi, c’est lui qui me l’a mis » (journal La Montagne, juin 2005). Il ne les a jamais oubliés et jusqu’à leur disparition, il a continué à venir les voir chaque fois que son emploi du temps le lui permettait.

De son enfance en Sologne bourbonnaise il a également gardé des souvenirs précis : l’odeur de la terre, après la pluie ou après les moissons. En attestent les magnifiques scènes champêtres du film Le temps des porte-plumes, un véritable enchantement pour le spectateur avisé qui peut presque sentir l’odeur des chaumes ! Un film non autobiographique mais largement inspiré de ses souvenirs d’enfance. Comme un « hommage » aux Quenneville.

Jusqu’à la fin de sa vie, il a tenu à venir sur la tombe de ses parents adoptifs, l’occasion de prendre un peu de repos en Sologne bourbonnaise. « Surtout au moment des intersaisons, à cause des odeurs. Je vais au bord de l’Acolin, à l’Etang Notre-Dame, là où je rêvais » (La Montagne, juin 2005).

Daniel Duval a toujours manifesté un certain attachement à sa terre d’accueil. Pour preuve, plusieurs des films qu’il a écrits et réalisés comportent des scènes tournées en Sologne bourbonnaise. Des films pour lesquels il a également distribué des rôles de figurants aux gens d’ici.

Après être apparu dans « Banlieue 13 ultimatum », « RTT », les séries « Mafiosa », « Engrenages » et « Hard », Daniel Duval était notamment à l’affiche du dernier polar d’Olivier Marchal, « Les Lyonnais », aux côtés de Gérard Lanvin et Tchéky Kario, sorti en novembre 2011.

Daniel Duval est décédé le mercredi 9 octobre 2013 à l’âge de 68 ans.

Cette article a été réalisé avec l’aimable autorisation de l’artiste de son vivant.

Lire aussi : notre hommage à Daniel Duval en 2016.

Filmographie complète disponible sur  fr.wikipedia.org